Niger

Juillet 1979 à août 1979, Niger :

Niger

Ma mission : La société pour laquelle je vais travailler se nomme Neptune Forex (société française) et est mandatée par Esso Amérique. Leur prestation, après forage par 1000 mètres de profondeur dans le désert, faire des sondages afin de détecter des nappes de pétrole et sitôt les sondages terminés, tout démonter et se déplacer dans un autre endroit pour la même opération. Pour permettre que ce démontage se fasse le plus vite possible et surtout le remontage (nous sommes quatre) notre prestation va être de modifier tout le système de raccordement. La plateforme étant en cours de remontage, c’est le moment idéal pour intervenir et faire ces modifications. Tout va se faire par une manipulation de connecteurs mâles et femelles (pour ce faire, les câblages de tous les équipements seront déconnectés et reconnectés sur des socles qui recevront ces connecteurs mâles et femelles. Pour les intervenants, finis les tournevis et les clés pour déconnecter les câbles qui alimentent la plateforme depuis deux énormes groupes électrogènes. Même chose pour le reste des équipements de la base (sauf la cuisine et le réfectoire, ainsi que les conteneurs qui servent de chambres). Pour en finir, le travail est simplifié, on repère les câbles, on débranche les connecteurs, on roule les câbles souples en torches, on charge sur le camion et le travail est fini.

Les horaires : 12 heures par jour y compris samedi et dimanche (en plein soleil car jamais d’ombre). Pour le responsable des travaux de forage et le personnel, c’est 3 semaines dans ces conditions et repos les 3 semaines suivantes en France.

Le voyage : Une inconnue. Nous prenons le vol Paris-Niamey et nous arrivons dans la nuit. L’aérogare est pratiquement déserte. Là, une personne nous attend et nous dit que nous allons rester là jusqu’au lever du jour. Le jour se lève et nous voilà sur la piste où un petit coucou nous attend (plutôt serrés à 4 et bien sur le pilote). Nous décollons, première halte sur une piste en terre battue pour faire le plein.

Beau paysage, du sable à perte de vue, (normal nous sommes en plein désert). Nous repartons et l’arrêt suivant, pareil sur une piste en terre battue et là nous sommes attendus par deux véhicules range rover et nous ferons le reste du voyage par la piste. Nous sommes tout près de la frontière du Tchad. Par contre, on a plutôt chaud car nous portons toujours les habits (pas adaptés à ces températures) depuis notre départ de France.

La base : Se trouve dans le désert au milieu de nulle part, que du sable, pas d’arbres. Elle se compose de conteneurs climatisés qui servent de bureaux et de chambres à deux lits. Un ensemble qui comprend réfectoire, cuisine et chambre froide, alimenté par un groupe électrogène indépendant. (Le réfectoire est ouvert toute la journée et on peut s’y rendre à tout moment pendant les heures de travail pour se rafraîchir, bien entendu pas d’alcool sur le site). Je ne me rappelle plus très bien, mais je pense que les 50 degrés sont largement dépassés. La plateforme en cours de remontage est à une centaine de mètres et avec le personnel de Neptune Forex, on doit être une bonne vingtaine.

Le ravitaillement : Il y a une équipe qui s’occupe de l’approvisionnement en carburant pour les groupes électrogènes, la nourriture, la boisson, l’eau pour la cuisine et les sanitaires etc… que nous croisons rarement sur la base. La cantine est un trois étoiles avec nourriture à volonté car pour le responsable des travaux, vu les conditions dans lesquelles nous travaillons, le principal est que tout soit parfait pour notre bien-être). Cette équipe fait la navette entre Niamey et la base (minimum deux jours de piste).

Il y a une autre équipe, que l’on n’a jamais vue, qui est déjà partie à l’endroit suivant préparer le terrain pour le remontage de la plateforme après fin du forage où nous sommes. Les deux équipes se déplacent sur les pistes avec d’énormes camions (comme les engins que l’on voit sur les chantiers d’autoroute) sauf que leurs roues sont énormes. Je pense bien plus de 2 mètres de haut. Je ne compte pas ces gens-là dans les effectifs. Après renseignement, ce sont des Libanais genres mercenaires avec tout l’attirail nécessaire pour se défendre sur les pistes car ils s’attendent à tout.

Anecdote : Un soir, en sortant du réfectoire, un collègue de la société qui nous emploie a vu une vipère des sables filer sous un conteneur dortoir. C’est un peu la panique et ni une ni deux, un chauffeur va sur le chantier et revient avec son engin de levage. Le conteneur est soulevé, mais on ne voit que la trace de la vipère dans le sable. Tant pis, il le repose et on n’est qu’à moitié rassurés. (Ce n’était pas le mien).

Le retour : Notre prestation se termine et nous ne traînons pas sur le site. Le retour se fera comme à l’aller, Range Rover, la piste et le fameux coucou, sauf que cette fois ci, on a droit au dîner et la nuit à l’hôtel de Niamey. Ce chantier a été dur, dur à cause de la chaleur.